Historique du feuilleté
Les ingrédients de la pâte feuilletée
Les Phases essentielles de fabrication
Tours simples
Tours doubles
Composition : Recette pâte feuilletée ‘’fine’’
Composition : Recette pâte feuilletée ‘’Ordinaire’’
Définition de la pâte feuilletée
Les pâtes feuilletées sont des pâtes composées d’une détrempe (farine + eau + sel et selon le cas matière grasse) et d’un corps gras, successivement pliés entre eux pour constituer des couches indépendantes, s’élevant à la cuisson en feuillets distincts.
Le mode de réalisation de la pâte feuilletée se décompose en 3 opérations :
- Détrempe
- Beurrage
- Tourage
L’opération de tourage est réalisée en tours simples et/ou en tours doubles.
La pâte feuilletée est utilisée en pâtisserie pour la réalisation d’entremets, de tartes, de petits gâteaux (mille-feuilles, jalousies, chaussons, jésuites…) et d’accompagnements de plats chauds (bouchées à la reine, filets de bœufs en croûte …).
Historique du feuilleté
Cette technique de superposition était connue et utilisée par les Grecs et les Arabes anciens, notamment à Byzance (consommation d’un gâteau ancêtre du millefeuille, fait de couches multiples de pâte garnie d’une crème au miel).
Elle s’est développée dans le monde Oriental, illustrée par la pastilla au Maroc et la pâte à Brick en Tunisie. Cette technique est reprise progressivement en France, à la suite des invasions arabes du IXe siècle, notamment dans la réalisation du pastis gascon dans le Sud-Ouest et des Bunyétas en Pays Catalan.
Il est fait mention dès 1310 de feuilletage dans une Charte de Robert, évêque d’Amiens (sous le terme de « gâteaux feuilletés » et des talmouses, desserts feuilletés réputés de la ville de Saint Denis.
La technique est vraisemblablement codifiée à partir du XVIe siècle par Maître Lancelot de Casteaux. La technique connaît une forte évolution, notamment le tourage au XVIIIe siècle avec Antonin Carême de même que les produits (principalement la matière grasse) permettant une amélioration considérable des fabrications (régularité, développement).
Elle se diversifie, notamment en 1945 à l’initiative d’André Guillot, cuisinier-pâtissier en maisons bourgeoises, en ayant l’idée d’incorporer une plus grande quantité de beurre, apportant ainsi un développement et une saveur incomparable à la pâte feuilletée.
Cette technique est aujourd’hui fortement concurrencée par la commercialisation de produits surgelés et prêts à cuire.
(Source : Pâtisserie les Clés de la Réussite – Denis Herrero – Germain Etienne)
Les ingrédients de la pâte feuilletée :
La Farine
Le choix de la teneur en protéines (gluten) de la farine est fonction du temps de réalisation et de conservation :
- Soit une farine faible en protéines pour un feuilletage à mener rapidement.
- Soit une farine riche en protéines (farine forte), pour un feuilletage qui doit reposer et être stocké au froid.
Agent :
- De masse par sa teneur en amidon
- De coloration (dextrinisation de l’amidon sous l’action de la chaleur)
- De texture par la formation d’un réseau glutineux donnant ainsi du corps à la pâte .(d’où la nécessité de temps de repos).
- De coloration et de saveurs (réactions de Maillard)
La matière grasse de tourage
Utilisation d’une matière grasse à haut point de fusion.
Agent :
- De texture : c’est la matière grasse qui apporte le feuilleté grâce à ses qualités plastiques, permettant la superposition par couches intercalées de détrempe et de matière grasse.
- De saveurs : par la teneur en acides gras, de l’ordre de 82% dans le cas du beurre, et leur capacité de fixation des arômes.
Influence de la quantité de matière grasse sur le nombre de tours :
- Tourage minimum à 6 tours ou 4 tours doubles pour un feuilletage riche en beurre (plus de 1kg de matière grasse au kg de farine).
- Tourage à 5 tours simples maximums. ou 2 tours doubles et 2 tours simples, pour le feuilletage classique.
Le liquide :
Utiliser de l’eau potable froide
Possibilité de remplacer une partie de l’eau par du lait et du jaune d’œuf dans le cas du feuilletage viennois.
Dosage de l’eau en fonction des capacités d’absorption de la farine et des temps de repos du pâton.
Agent :
- D’hydratation (formation d’une détrempe)
- De texture : la vaporisation de l’eau, au contact de la chaleur, permet au contact des couches de matières grasses imperméables, la séparation de la pâte en feuillets multiples.
Le Sel
Utilisation de sel à granulation fine pour une dissolution rapides.
Agent :
- De saveurs : exhausteur de goût.
- De liaison et de texture : par son pouvoir hygroscopique il participe à une plus forte hydratation de la pâte.
- De coloration en cuisson.
Les Phases essentielles de fabrication
La détrempe
- Tamiser la farine
- Sabler la farine, avec le beurre de détrempe, afin d’isoler et imperméabiliser les particules de farine
- Dissoudre le sel
- Respecter les portions de l’élément liquide par rapport au poids de farine et de sa teneur en gluten.
- Pétrir. Ajouter en une seule fois l’eau, mélanger à petite vitesse, sans corser la pâte.
- Former un rectangle avec la détrempe, afin d’assurer le refroidissement rapide de celle-ci.
- Envelopper la détrempe, dans un film alimentaire
- Laisser reposer au froid 15 minutes à 1heure.
Le Beurrage
- Assouplir la matière grasse, au rouleau entre deux films plastiques, afin de lui rendre sa plasticité, sans la ramollir.
- Beurrer la détrempe, qui doit avoir la même largeur que la matière grasse assouplie.
- Replier la pâte qui doit recouvrir le beurre inséré ainsi entre 2 couches de pâte (pâte – beurre-pâte).
- Abaisser le pâton pour le tourage :
- Pour des tours doubles, en un rectangle 4 fois plus long que large.
- Pour des tours simples, en un rectangle 3 fois plus long que large.
- Abaisser à une épaisseur régulière.
Le Tourage
- Plier en quatre (tour double) (Équivalence un tour double = un tour et demi simple)
- Filmer au contact et reposer au froid
- Plier de nouveau deux fois en quatre (2 tours doubles).
- Nombre de tours au total = 4 tours doubles.
Tours simples
En tour simples, une fois le beurre inséré, nous allongeons le pâton. A ce stade si nous regardons la coupe de notre pâton, nous voyons une couche de pâte, avec au milieu une couche de beurre et dessus de nouveau une couche de pate. En l’état nous avons donc trois couches.
Abaisse après Beurrage
L’abaisse est constituée par 2 couches de pâte
qui enserrent 1 couche de Beurre
Trait noir = pâte – Trait rouge = Beurre
Lors du tourage, par le pliage, nous superposons ces couches., mais 2 couches de pâtes qui se superposent directement deviennent une seule couche de pâte il faut donc comptabiliser les couches de beurre qui elles restent séparées.
3 couches de Beurre
1er tour simple
Pour un tour simple (plié en 3), on constate que chaque couche de beurre est séparée par une couche de pâte (les couches de pâte se superposant directement deviennent une seule couche de pâte. Donc 3 couches de beurre, de l’abaisse, ne comportent chacune qu’une seule couche de pâte qui lui sert de support et une couche supplémentaire au sommet pour recouvrir la dernière couche de beurre ; soit 3 couches de pâte + 1 couche finale pour recouvrir la dernière couche de beurre = 3 + 1 = 4 couches de pâtes.
Formation de 9 couches de Beurre
10 couches de pâte
2e tour simple
Pour le 2e tour simple, nous allons donc replier le pâton encore en trois, soit les trois couches de départ multipliées par trois pliages forment ainsi 9 couches de beurre. En repliant la pâte, huit fois celle-ci s’est trouvée pâte contre pâte ; donc ces couches de pâte fusionnent entre elles pour en former seulement quatre.
Ainsi selon ce principe au 2e tour, nous obtenons 9 couches de Beurre et 9 + 1 = 10 couches de pâte.
Selon ce même principe, lorsque nous effectuons un troisième tour simple, cela multiplie les couches de Beurre par trois : 9 x 3 = 27 couches de Beurre et 27 + 1 = 28 couches de pâte
On remarque que pour des tours simples (donc pliés en 3) le nombre de couches finales de beurre, dans le cas d’un tourage à 3 tours simples cela correspond au (nombre de couches du départ élevé à la puissance représentée par le nombre de tours identiques)
Donc pour 3 tours simples = 33 soit 3 couches x3x3x3 = 27 couches de beurre + 1 couche pour la pâte
Dans le cas du feuilletage
Pour un feuilletage à 6 tours simples le nombre de couches de beurre sera de 36 soit :
3 x3x3x3x3x3x3 = 729 couches de beure + 1 = 730 couches de pâte.
Tours doubles
Dans le cas de tourage en tours doubles, le pâton abaissé est replié en 4, formant ainsi 4 couches de beurre au premier tour double.
En se basant sur le même principe, au deuxième tour double le pâton abaissé sera à nouveau plié en quatre ce qui fait que les quatre couches de beurre seront multipliées par 4 = (4 x 4 = 16 couches de beurre + 1 = 17 couches de pâte).
Abaisser le pâton :
- Abaisser la pâte, de préférence dans un local frais (+18°C).
- Détailler : tailler au couteau d’un geste droit afin de ne pas écraser la structure feuilletée.
- Dans le cas d’un assemblage (bouchées, Vol au vent, …) coller les abaisses à l’eau.
- Reposer au frais pour éviter tout risque de déformation, à la cuisson.
Dorer, rayer :
- Dorer au pinceau, et rayer si besoin. Eviter de dorer sur les côtés (découpes) afin d’éviter les coulures et ne pas nuire au feuilletage.
Cuisson :
- Cuisson entre 200 et 220°C dans un four à sole
- Diminuer de 50°C pour la cuisson dans un four ventilé.
Défournement :
- Débarrasser rapidement sur grille pour limiter le ramollissement, par formation de vapeur d’eau entre le produit et la plaque de cuisson.
Composition : Recette pâte feuilletée ‘’fine’’.
- Farine 500 g
- Beurre détrempe 150 g
- Eau 250 g
- Sel 12 g
- Poids de la détrempe 912 g
- Beurre (tourage) 450 g
Nota : la quantité de Beurre de tourage représente la moitié du poids de la détrempe.
la quantité relativement importante de beurre dans la détrempe apporte du fondant au produit, et facilite les opérations de tourage. La quantité totale de beurre est supérieure au poids de la farine.
Composition: Recette pâte feuilletée ‘’Ordinaire’’.
- Farine 500 g
- Eau 250 g
- Sel 12 g
- Poids de la détrempe 760 g
- Beurre (tourage) 380 g
Nota : la quantité de Beurre de tourage représente la moitié du poids de la détrempe. L’absence de beurre dans la détrempe risque d’entraîner la formation d’une détrempe excessivement corsée, qui sera difficile à allonger lors du tourage. Il faudra donc des temps de pause importants.
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