Le levain (décret du 13 septembre 1993)
Les starters
Carte mentale
Comparatif organoleptique
Le levain naturel
Cette méthode consiste à réaliser une culture de ferments naturels à partir d’un levain chef.
On effectue ensuite des levains successifs (rafraîchis) en ajoutant exclusivement de la farine, de l’eau et éventuellement du sel. Ils sont généralement au nombre de 3 et assurent la multiplication des ferments indispensables à la pétrissée.
Ils se nomment :
- Levain de première,
- Levain de seconde,
- Levain de tout point
Le levain est un système biologique complexe, en évolution permanente, dans lequel les facteurs technologiques interfèrent avec les phénomènes biologiques.
Les bactéries lactiques du levain peuvent produire à partir des mêmes sucres simples soit :
- de l’acide lactique et des composés aromatiques (bactéries dites homofermentaires) ;
- de l’acide lactique, de l’acide acétique et du gaz carbonique et des composés aromatiques (bactéries dites hétérofermentaires).
Le levain (décret du 13 septembre 1993)
Le levain est une pâte composée de farine de blé et de seigle ou de l’un seulement de ces deux ingrédients, d’eau potable éventuellement additionnée de sel et soumise à une fermentation naturelle acidifiante dont la fonction est d’assurer la levée de la pâte.
Le levain renferme une micro flore acidifiante constituée essentiellement de bactéries lactiques et de levures (sauvages).
Le pain au levain (décret du 13 septembre 93)
La mention “ au levain ” est réservée à un pain dont le seul agent de fermentation est le levain, déshydraté ou non, tel que défini ci-dessus et se caractérisant par :
- Un pH de 4,3 +/- 0,1
- Une teneur en acide acétique endogène de sa mie d’au moins 900 ppm,
- Une mie s’imbibant difficilement.
Réglementation Européenne
Un avis motivé de la commission des Communautés européennes a été adressé aux services de la D G C C R F (France) .Il concerne la libre circulation des denrées alimentaires à l’intérieur de la Communauté.
L’avis précise que les contraintes exprimées dans le texte du décret pain ne peuvent pas être applicables pour la dénomination “pain au levain”.
En effet, “un état membre ne peut réserver une dénomination générique :
A la suite de cet avis de Bruxelles, les services français de la DGCCRF ont proposé à la profession de modifier le champ d’application du décret et de réserver la dénomination “pain au levain” pour les seuls “pain maison” et “pain de tradition française” définis dans le décret .
Dans ce cas de figure, seul le pain au levain maison ou de tradition française devrait correspondre aux règles fixées par l’article 4 du décret pain.
Dans l’attente d’une réglementation plus large, la profession malgré des réserves, a donc accepté d’exclure du champ d’application de cette mention les pains qui ne sont pas des pains maison ou de tradition française.
Il s’ensuit de cet avis que la France ne peut pas empêcher qu’un Etat membre de l’Union Européenne vende sur le territoire français un pain sous la dénomination “pain au levain”, même si le pH est supérieur à 4,3 ou avec une acidité inférieure à 900 ppm d’acide acétique.
En pratique, il y aurait :
- du pain au levain dont les caractéristiques ne sont pas définies par la réglementation, mais toutefois soumises aux arrêtés de la jurisprudence qui font référence aux usages,
- du pain maison au levain ou du pain de tradition française au levain qui doivent respecter le décret de 1993, en particulier l’article 4.
Article 4 du décret pain du 13/09/93
“Le levain est une pâte composée de farine de blé et de seigle, ou de l’un seulement de ces deux ingrédients, d’eau potable, éventuellement additionnée de sel, et soumise à une fermentation naturelle acidifiante, dont la fonction est d’assurer la levée de la pâte. Le levain renferme une micro-flore acidifiante constituée essentiellement de bactéries lactiques et de levures.
Toutefois, l’addition de levures de panification (Saccharomycescerevisiae) est admise dans la pâte destinée à la dernière phase du pétrissage, à la dose maximale de 0,2 p. 100 par rapport au poids de farine mise en œuvre à ce stade.
Le levain peut faire l’objet d’une déshydratation sous réserve que le levain déshydraté contienne une flore vivante de bactéries de l’ordre d’un milliard de bactéries alimentaires et d’un à dix millions de levures par gramme. Après réhydratation, et éventuellement, addition de levure de panification (Saccharomycescerevisiae) dans les conditions prévues à l’alinéa précédent, il doit être capable d’assurer une levée correcte du pâton.
Le levain peut faire l’objet d’un ensemencement de micro-organismes autorisés par arrêté du ministre de l’agriculture et du ministre chargé de la consommation, pris après avis de la commission de technologie alimentaire créée par le décret n° 89–530 du 28 juillet 1989 portant création de la commission de technologie alimentaire.”
(Recueil des usages, novembre 1977, Actes du colloque du CNERNA)
« Les levains sont des pâtes en fermentation à réaction acide, obtenues en incorporant de la farine et de l’eau à un levain ou à un levain chef sans apport de levures industrielles et perpétuées de façon méthodique par des “ rafraîchissements ” successifs assurant la sélection et la multiplication de la flore, essentiellement constituée par une association symbiotique de ses bactéries acidifiantes (lactiques et acétiques) et de ses propres levures. »
Caractères organoleptiques du pain sur levain
- Le pain obtenu possède : une saveur acidulée
- Le pouvoir d’imbibition de la mie est très faible,
- La conservation du pain est de longue durée,
- Le volume des pains est faible,
- La croûte est épaisse et colorée,
- L’alvéolage de la mie est très irrégulier,
- L’acidité est importante. (pH4,3)
Facteurs influençant l’activité des levains :
- Influence de la température : la chaleur accroit l’activité biologique. Le levain démarre alors rapidement et son acidité augmente. Les boulangers travaillent généralement dans la zone de température comprise entre 20 et 28°C ; la température de 20°C étant la température minimale.
- Influence de l’hydratation : L’hydratation va de 50% pour les levains durs à 100–120% pour les levains liquides. L’augmentation de l’hydratation favorise l’activité microbiologique et enzymatique.
A forte hydratation l’acidité lactique est favorisée par rapport à l’acidité acétique.
- Influence du Sel : le sel a une action inhibitrice sur les levures et les bactéries. Son incorporation contribue à ralentir la fermentation, mais il limite aussi l’action pénalisante de l’hydrolyse des pâtes.
le salage du levain permet d’avoir une proportion constante de sel dans la recette quel que soit la part de levain incorporée. - Influence de l’acidité du milieu : Une acidité du milieu comprise entre un pH de 4 et de 5,5 est favorable à l’activité des levures et des bactéries
Par contre, elle ralentit quand la concentration en acide acétique devient trop forte (pH< 4). - Influence de l’oxygénation du milieu : la multiplication des levures est fortement accélérée en milieu aérobie. Les rafraîchis sont favorables à l’oxygénation du milieu et donc à l’augmentation des levures. Cependant il faut veiller à ce que la fréquence des rafraîchis, ne conduise pas à la dilution des populations microbiennes.
- Influence de la composition du milieu : la faible fraction de sucres simples dans les farines blanches contribue à une certaine lenteur dans le démarrage des levains. Il existe également une nette différence entre farines de seigle et farines de blé. Le grain de seigle est nettement plus chargé en germes totaux.
L’apport par certains boulangers de miel ou certains jus de fruits contribue aussi à accélérer le démarrage des levains.
Les starters
Les starters permettent de réaliser un levain en une seule étape et en moins de 24 heures. Présentés généralement sous forme lyophilisée, les starters sont un concentré d’une ou plusieurs souches pures de bactéries lactiques et/ou de levures à conserver à température négative. Ces microorganismes vivants sont sélectionnés à partir de la flore de levains naturels et stabilisés selon des procédés garantissant leur survie. Par la maîtrise de la flore ensemencée, la qualité et les caractéristiques des levains liquides ou pâteux sont ainsi constantes.
Le levain préparé à partir d’un starter apporte les mêmes avantages qu’un levain spontané : il améliore le goût, la texture de mie et prolonge la fraîcheur des produits finis.
Par le choix des souches pures de bactéries lactiques et de levures, les profils sensoriels générés dans les produits finis de panification sont très distincts. Par ailleurs, les professionnels de la boulangerie peuvent tout à fait orienter la production et le rapport entre les acides organiques (acides lactique et acétique) en jouant sur la température, l’hydratation, le type de farine et la durée de maturation de la pâte finale.
Levains vivants liquides prêts à l’emploi
Le levain vivant actif prêt à l’emploi est un levain « tout point bio » obtenu par une fermentation naturelle de farines de céréales. Grâce à sa forme liquide, il s’incorpore directement au pétrissage à hauteur de 5 à 20% du poids total de farine.
Il permet un gain de productivité en évitant les contraintes des rafraîchis, mais aussi les dérives résultantes de contaminations extérieures par des microorganismes indésirables.
C’est un Véritable agent de fermentation acidifiant, le levain vivant assure la levée de la pâte et confère aux produits finis une typicité aromatique spécifique des panifications dites « au levain.
Les Levains Dévitalisés
Issus de farines fermentées (froment, seigle, épeautre …), les levains dévitalisés ne nécessitent aucune préparation et peuvent être incorporés directement dans le pétrin. Ils confèrent aux produits finis une typicité aromatique spécifique aux céréales fermentées. Ils peuvent être utilisés sur tous types de schémas de panification.
Les levains dévitalisés ne génèrent aucune fermentation, et ont uniquement un rôle aromatique.
Carte mentale
Comparatif organoleptique entre un pain sur direct, un pain sur poolish et un pain au levain :
- Le pain sur direct possède une saveur douce et discrète sans aucune acidité.
- Le pain sur poolish se caractérise par un arôme légèrement noisette et une saveur dont l’importance est directement proportionnelle à la durée de fermentation de la poolish et à son volume initial.
- Le pain au levain possède une saveur acidulée. Il garantit une bonne conservation.
Pain sur direct
- le volume des pains est important,
- la croûte est fine, friable et dorée,
- l’alvéolage de la mie est régulier,
- l’acidité est inexistante,
- le pouvoir d’imbibition de la mie est élevé,
- la conservation du pain est de faible durée.
Pain sur poolish
- le volume des pains est moyen,
- la croûte est jaune clair,
- l’alvéolage de la mie est irrégulier,
- l’acidité est faible,
- le pouvoir d’imbibition de la mie est moyen,
- la durée de conservation du pain est satisfaisante.
Pain au levain
- le volume des pains est faible
- la croûte est épaisse et colorée,
- l’alvéolage de la mie est très irrégulier,
- l’acidité est importante,
- le pouvoir d’imbibition de la mie est très faible,
- la conservation du pain est de longue durée.
Vidéo
Les pains en différents modes de fermentation
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.