Déroulement de la cuisson
Apprécier le degré de cuisson des pains
La grigne (le jet)
Durées et températures de cuisson
Transformations physico-chimiques de la cuisson
Dessiccation des pâtons au cours de la cuisson
Transmission de la Chaleur
Cinétique de cuisson
Appréciation du degré de cuisson
La cuisson est la dernière opération de la panification.
Déroulement de la cuisson
- C’est au cours de celle-ci que la pâte fermentée se transforme en pain.
- Introduits dans l’enceinte du four, les pâtons subissent l’influence de la chaleur humide (chargée de buée),
- malgré la température élevée de la chambre de cuisson, la mie, à aucun moment ne dépasse 100°C,
- en revanche la croûte soumise à une chaleur intense se colore.
Le pain Français nécessite une cuisson, principalement, par conduction. La chaleur est transmise en grande partie par la sole du four, mais la température doit être dégressive pendant toute la durée de cuisson.
La meilleure cuisson se réalise à chaleur tombante ; les pâtons ne cuisent alors qu’avec la chaleur emmagasinée dans la sole et dans les parois du four.
La durée de cuisson varie en fonction de la masse des pâtons, mais aussi de leur forme.
Ainsi une boule de 500g, nécessite une cuisson plus longue qu’un pain parisien de 500g.
La température du début de cuisson est d’autant plus élevée que les pièces sont petites, ainsi une baguette a besoin d’une chaleur plus vive qu’un pain parisien. (250°C au lieu de 240°C).
Apprécier le degré de cuisson des pains
Le boulanger possède comme indicateur la durée ; mais afin d’en connaître exactement l’état :
- il observe la couleur de la croûte,
- il frappe du doigt la sole du pain afin d’écouter sa résonance,
- il appuie légèrement sur la grigne pour juger du croustillant
La grigne (le jet)
Sous l’effet de la poussée gazeuse et de la vapeur d’eau, la pâte cède à l’endroit des incisions pratiquées lors du lamage.
- L’entaille se gonfle et s’ouvre formant “ le jet ” (grigne).
- La partie supérieure de l’incision se relève formant une arête “ l’oreille ”.
- Le « jet » du coup de lame est une des caractéristiques du pain français. (Synonyme : la grigne).
Durées et températures de cuisson
La cuisson du pain, doit débuter à four chaud, afin de le «saisir» et d’assurer une dilatation rapide du dioxyde de carbone contenu dans les pâtons; puis la chaleur doit diminuer peu à peu au cours de la cuisson, afin de terminer par un dessèchement de la croûte.
La différence de température dans la chambre de cuisson doit être de 15°C environ, entre l’enfournement et le défournement.
La durée de cuisson varie en fonction de la masse de pâte et de sa forme.
Transformations physico-chimiques de la cuisson
Au cours de la cuisson sous l’effet de la chaleur, les pâtons subissent des modifications successives qui permettent de transformer la pâte en pain.
1) Activation de la fermentation jusqu’à 50°C
2) Dilatation du pâton
3) Fin d’activité des levures à 50°C
4) Activation de l’amylolyse jusqu’à 70°C
5) Gélification de l’amidon à partir de 55°C
6) Coagulation du gluten à partir de 70°C (rigidification des protéines)
7) Formation de la croûte (au-dessus de 100°C)
8) Dextrinisation et Dessiccation de la croûte
9) Caramélisation et Torréfaction de la croûte (Réactions de Maillard) (T° > 160°C)
Activation de la fermentation
Jusqu’à la température de 50°C, la levure poursuit son action et se trouve même suractivée, puis elle meurt.
Dilatation du pâton
L’augmentation de la production de gaz carbonique ou dioxyde de carbone et la dilatation par la chaleur, provoquent l’accroissement du volume des pâtons et l’augmentation de la taille des alvéoles à l’intérieur de la mie. La formation de la grigne favorise l’expansion du gaz.
Fin d’activité des levures
Lorsque la température interne atteint 50 °C, les levures meurent.
Activation de l’amylolyse
L’élévation de température jusqu’à 70°C, provoque l’activation des amylases qui produisent ainsi un surcroît de maltose (par hydrolyse de l’amidon).
Gélification de l’amidon
L’amidon non transformé se gélifie sous forme d’empois à partir de 55°C et jusqu’à 83°C.
Coagulation du gluten
Le gluten se coagule sous l’action de la chaleur à partir de 70°C et jusqu’à 98°C et donne au pain sa structure définitive. La mie restera blanc-crème car, à aucun moment, sa température interne ne dépassera 100°C.
Formation de la croûte
A partir de 100°C, l’eau se vaporise et provoque ainsi la dessiccation de la surface du pâton.
Dextrinisation
C’est la première étape de la coloration de la croûte sous l’effet de la chaleur et de l’humidité, grâce aux sucres comme le maltose et les dextrines localisés à la surface du pain.
A partir de 130–140°C, les sucres simples (saccharose) vont fondre puis ensuite caraméliser
Réactions de Maillard
Les réactions de Maillard sont favorisées par l’hydratation, la buée et la rétention d’eau par le sel.
(pH optimal entre 6 et 8)
- Sucres réducteurs + Acides aminés +(eau) => Glycosylamine + Eau
- Glycosylamine par dégradations => Mélanoïdines
- Les Mélanoïdines sont responsables de la couleur et des modifications d’arômes
Caramélisation
A partir de 160°C les sucres résiduels se caramélisent.
Torréfaction de la croûte
A partir de 170°C, la croûte se colore et produit ses arômes spécifiques.
Ce sont les réactions de condensation, entre un acide aminé et un sucre, qui conduisent à un brunissement non enzymatique, elles s’appellent les réactions de Maillard.
Elles permettent la production, au cours de la cuisson : de saveurs, d’arômes et de coloration de la croûte du pain.
Dessiccation des pâtons au cours de la cuisson
La dessiccation des pâtons, ou déshydratation au cours de la cuisson, représente la perte en eau au cours de la cuisson par rapport au poids initial de pâte :
- 25% pour les grosses pièces,
- 35% pour les petites pièces.
Ceci explique pourquoi on pèse les pâtons à 550g en pâte pour obtenir des pains de 400g cuits.
La teneur en eau du pain est environ de 47%. La perte d’eau au cours de la cuisson se situe au niveau de la croûte, qui n’en contient plus, en moyenne, que 10% après cuisson. L’humidité de la mie reste autour de 46 %. Le code des usages fixe une teneur en eau maximale de la mie de 48%, qui en pratique, n’est jamais atteinte.
Au cours de la cuisson, c’est donc la perte en eau, au niveau de la croûte qui occasionne la perte de poids du pain. Ainsi plus la proportion de croûte est importante plus la perte de poids sera proportionnellement importante :
Ainsi, au cours de la cuisson, une baguette perd proportionnellement plus de poids qu’une tourte.
Transmission de la Chaleur
Pour cuire la pâte il faut lui transmettre de la chaleur.
Les 3 modes de transmission de la chaleur sont :
1) Par conduction
la chaleur est transmise aux pâtons par le contact avec la sole.
2) Par convection
la chaleur est transmise par l’air chaud et humide qui tourne naturellement autour des pâtons.
3) Par rayonnement
les parois chauffées du four transmettent de la chaleur aux pâtons par radiations infrarouge.
Les transferts de la chaleur
Cinétique de cuisson
L’évolution de la température au cours de la cuisson du pain dépend beaucoup du type de four. Elle dépend aussi de la façon dont la cuisson est conduite par le boulanger.
A l’origine le pain français se cuisait dans des fours à chauffage direct intermittent. La cuisson démarrait donc à une température relativement élevée, pour s’abaisser progressivement tout au long de la cuisson. (Chaleur tombante). Pour que la température à l’intérieur du four soit suffisante, il faut que les matériaux constituants les parois des chambres de cuisson soient capables de stocker cette grande quantité de chaleur pour la restituer ensuite.
C’est le cas des fours à sole et plus particulièrement des fours maçonnés et des fours à tubes annulaires dans lesquels les éléments réfractaires constituant la chambre de cuisson, sont entourés de la masse importante en acier contenant la vapeur.
A l’enfournement, le renouvellement partiel de l’air chaud par de l’air extérieur, l’introduction massive de pâte à faible température, la vaporisation de l’eau en buée, demandent une grande quantité de chaleur.
C’est pourquoi, selon le type de four utilisé on peut remarquer des courbes de cinétique de cuisson totalement différentes, voire inversées. La courbe de cuisson n’est plus tombante, mais ascendante.
Ceci est particulièrement marqué pour les fours à chariot ou fours ventilés.
Appréciation du degré de cuisson
Appréciation de la cuisson
On constate que le pain est cuit :
A la vue
Quand l’intérieur de la grigne commence à se colorer
Au toucher et à l’ouïe
Quand la croûte devient résistante à la pression de la main et la sole du pain résonne lorsqu’on la frappe du bout des doigts.
A la durée de cuisson
L’observation des températures de cuisson, et de durée sont un très bon indicateur si au préalable les réglages ont été correctement effectués
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