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(Source Documentaire INBP)
Présentation
Gérer
Le Compte de résultat retrace l’activité de l’entreprise
L’analyse du compte de résultat : Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG)
La Marge Brute (MB) ~ Méthode de calcul
La valeur ajoutée
Signification EBE (Excédent Brut d’Exploitation)
Le Résultat d’Exploitation
Le résultat courant avant impôt
Le résultat net
La Capacité d’autofinancement (CAF)
Exemple des SIG (Soldes Intermédiaires de Gestion) 2011 et 2010
Le Seuil de Rentabilité
Le Seuil de Rentabilité comme outil de prévision
Le Bilan : Simulation patrimoniale
Contenu du bilan : À l’actif
Contenu du bilan : Au passif
Analyse du bilan
La trésorerie
Le Tableau de Bord
Les coefficients multiplicateurs de vente
Évolution des Indicateurs de Gestion / 10 ans
Quelques chiffres complémentaires
Récapitulatif des sigles utilisés
Présentation
Dans un contexte économique tendu, un chef d’entreprise cherche à contenir et réduire ses différents coûts pour préserver ses marges qui lui permettront de se rémunérer et financer son entreprise.
Parallèlement, il cherche à maintenir, voire faire progresser son chiffre d’affaires. Il pilote son entreprise en ayant toutes les informations financières et économiques utiles.
Le compte de résultat et le bilan fournissent ces informations, dont il convient d’analyser les plus importantes dans le cadre d’une gestion quotidienne de l’entreprise.
Gérer
Gérer sa boulangerie – Pâtisserie signifie, pour le chef d’entreprise, diriger l’ensemble des fonctions qui la composent :
- Approvisionnement
- Production
- Distribution
- Administration
- Finances.
Un artisan boulanger-pâtissier assure ces fonctions, en lien avec ses collaborateurs. Au quotidien, il sera sollicité par les vendeuses, les ouvriers, le banquier, les fournisseurs pour prendre des décisions.
Le Compte de résultat retrace l’activité de l’entreprise :
Comme toute entreprise, une boulangerie-pâtisserie (BP) dispose d’un compte de résultat (CR) destiné à calculer le résultat de l’exercice comptable (période de 12 mois).
Il liste les produits et les charges réalisés par l’entreprise sur cette période.
Fonctionnement
Il regroupe les charges et les produits selon leur nature dans les 3 grandes catégories suivantes :
Exploitation, financière et exceptionnelle.
Pour chaque catégorie, un résultat intermédiaire est établi :
- (+ Produits d’exploitation – Charges d’exploitation = Résultat d’exploitation)
- (+ Produits financiers – Charges financières = Résultat courant avant impôts)
- (+ Produits exceptionnels – Charges exceptionnelles = Résultat de l’exercice)
Signification
Le résultat d’exploitation permet d’identifier la partie du résultat final générée par l’activité principale de la boulangerie – pâtisserie (vendre du pain, de la pâtisserie…). Il constitue en général 90 % du résultat de l’exercice.
Le résultat financier permet d’identifier la partie du résultat final résultant de l’activité financière de l’entreprise (revenus de titre de trésorerie, intérêts sur emprunt en cours…). Il représente généralement – de 5 % du résultat de l’exercice.
Le résultat exceptionnel permet d’identifier la partie du résultat final présentant un caractère exceptionnel et n’ayant pas vocation à se reproduire dans le futur (vente d’un pétrin, amende…). Il représente généralement – de 5% du résultat de l’exercice.
Résultat final
Le résultat final est la somme de ces 3 résultats ci-dessus. Il peut être :
- Bénéficiaire : (Produits > Charges)
- Déficitaire : (Produits < Charges)
- Nul : (Produits = Charges)
- L’entreprise bénéficiaire couvre l’ensemble de ses charges avec son chiffre d’affaires (CA) et dégage une marge (bénéfice) qui rémunère l’artisan et finance une partie de ses investissements.
- L’entreprise déficitaire ne couvre pas l’ensemble de ses charges avec son CA, une partie de ses charges n’est pas financée (perte). Dans ce cas, l’artisan a travaillé à perte et s’est appauvri. Une telle situation peut arriver dans la vie d’une entreprise mais elle ne doit pas perdurer.
- L’entreprise dont le résultat est nul couvre ses charges avec son CA sans pouvoir rémunérer l’artisan non salarié et financer ses investissements. Comme la situation déficitaire, cette situation ne doit pas durer dans le temps.
Le résultat permet donc d’analyser la rentabilité de l’entreprise en le comparant aux entreprises de même activité et de taille similaire (même CA) sur une zone géographique pertinente.
L’analyse du compte de résultat : Soldes Intermédiaires de Gestion (SIG)
La seule lecture de votre résultat ne vous permet pas de porter un jugement sur la santé de votre activité. Pour l’apprécier, vous devez recourir aux soldes intermédiaires de gestion (SIG) afin d’identifier les forces et les faiblesses de votre boulangerie-pâtisserie. Ils reprennent les informations du compte de résultat en les présentant de façon plus dynamique.
RAPPEL
Le chiffre d’affaires (CA) : les soldes intermédiaires vont être calculés à partir du CA Hors Taxe. Méthode de calcul : Les ventes doivent en principe être comptabilisées d’une manière détaillée, chaque opération faisant l’objet d’une inscription distincte. Cependant l’administration admet pour les opérations, au comptant d’une valeur inférieure à 76 € TTC, qu’elles soient inscrites sur le livre globalement à la fin de chaque journée. Attention : l’administration considère que les recettes journalières doivent être justifiées par les bandes de caisse enregistreuse identifiant l’article et indiquant le prix de vente. Quantités vendues x prix pratiqués |
La Marge Brute (MB) ~ Méthode de calcul :
MB = (Production de l’exercice (ou CA) – Achats consommés de matières premières)
La marge Brute vous permet de mesurer la part du CA absorbée par vos achats. Elle vous permet de juger la qualité de votre politique d’approvisionnement (prix obtenus auprès des fournisseurs) et la qualité de votre organisation en production (gaspillages à toutes les étapes du processus de fabrication). Elle est faible dans les activités de négoces et de services. Elle est exprimée en pourcentage pour comparer son évolution par rapport à votre CA et à celui de vos concurrents ayant une activité comparable à la vôtre.
La marge brute moyenne au niveau national est d’environ 71 % du CA HT.
Cela signifie qu’en moyenne 29 % de votre CA est absorbé par vos achats.
Plus la MB est élevée, plus votre entreprise est performante sur le plan de sa politique d’achat.
Il est intéressant d’observer les taux de marges brutes des activités périphériques à la boulangerie pâtisserie susceptibles d’être développées au sein de votre entreprise.
Ainsi, les taux de marges brutes moyens, recensés pour 2011 sur la région Haute-Normandie sont les suivants :
- Boulangerie-pâtisserie artisanale : 70,90 % (NAF 1071C)
- Restauration traditionnelle : 68,8 % (NAF 5610A)
- Restauration rapide : 65,70 % (NAF 5610CB)
- Cuisson de produits de boulangerie : 66,90 % (NAF 5610CG)
- Charcuterie – Traiteur : 60,10 % (NAF 1013B)
Conseil :
Il est important de surveiller cet indicateur régulièrement pour éviter toute dérive au niveau des achats et négocier au mieux avec les fournisseurs, ainsi qu’un gaspillage éventuel au niveau de la fabrication ou au niveau des invendus.
La valeur ajoutée
Méthode de Calcul :
En boulangerie-pâtisserie, comme dans de nombreuses entreprises relevant du secteur artisanal, l’essentiel de la valeur ajoutée (environ 90 %) rémunère le travail salarié et non-salarié.
Comme la Marge Brute, elle est exprimée en pourcentage pour comparer son évolution par rapport à votre CA et à celui de vos concurrents ayant une activité comparable à la vôtre.
La valeur ajoutée moyenne représente 52,50 % du CA HT. Il y a donc environ 20 % du CA qui est absorbé par les frais généraux.
Plus la Valeur Ajoutée est importante et plus les frais généraux sont maîtrisés.
Conseil :
Son contrôle permet de surveiller les postes de charges importants comme l’énergie (3,71 %) ou le loyer (4,19 %). En cas de difficulté, de substantielles économies peuvent être réalisées sur ce type de poste.
VA = [Marge Brute – Achats non stockés(énergie) – Charges Externes (loyer, frais d’entretien, assurances, téléphone, intérimaire …)]
Signification EBE (Excédent Brut d’Exploitation) :
C’est la part de CA qu’il vous reste, après avoir déduit de la valeur ajoutée, toutes les charges d’exploitation décaissées.
Méthode de calcul :
EBE = [Valeur ajoutée – Impôts, taxes et assimilés – Charges de personnels (salaires bruts + cotisations sociales patronales) – Cotisations personnelles de l’exploitant.]
L’EBE représente la part du CA qu’il vous reste pour :
- Rembourser vos emprunts
- Vous rémunérer
- Rémunérer vos associés
- Prémunir votre boulangerie face aux risques potentiels
- Prévoir le remplacement de votre matériel
- Garder des fonds en trésorerie pour assurer le financement de vos investissements et de vos charges.
En moyenne, l’EBE représente environ 16,5 % du CA HT.
Un Excédent Brut d’Exploitation élevé est un signe de bonne santé économique de votre entreprise, alors que l’inverse indique que la rentabilité de votre boulangerie est mauvaise.
Si le pourcentage d’EBE baisse avec l’accroissement du chiffre d’affaires, par exemple 22,6 % pour un CA HT de 116 K€ à 16,30 % pour un CA HT de 493K€* Cette baisse d’EBE résulte du fait que les charges en personnel apparaissent comme étant fortement corrélées au niveau de l’activité : (augmentation des charges de personnel de production).
Conseil
Le contrôle de l’Excédent Brut d’Exploitation vous permet de surveiller les postes de charges importants comme les frais de personnel (29 %). Ainsi vous pouvez visualiser rapidement si votre masse salariale est adaptée à votre activité.
Le Résultat d’Exploitation
Le résultat d’exploitation indique le dynamisme de la politique d’investissement de l’entreprise à travers les dotations aux amortissements et aux provisions. Par conséquent, si ce solde est faible, cela ne veut pas forcément dire que la rentabilité de l’entreprise est dégradée. Elle peut traduire le fait que vous avez engagé des investissements pour améliorer votre outil de production et préparer l’avenir. Vous pouvez visualiser ainsi qu’investir permet de réduire son bénéfice final imposable.
En moyenne, le résultat d’exploitation représente environ 14 % du CA HT.
Résultat d’Exploitation = (EBE ‑Dotation aux Investissements – Dotation aux Provisions – Charges diverses)
Le résultat courant avant impôt
Il renseigne sur l’impact de votre politique financière sur votre résultat final. Plus vos charges financières seront importantes, plus la rentabilité de votre entreprise sera faible. On peut noter que les produits financiers sont rares en boulangerie.
En moyenne, le résultat courant représente environ 12 % du CA HT. Il est généralement exprimé en pourcentage pour comparer son évolution par rapport à votre CA et à celui de vos concurrents ayant une activité comparable à la vôtre.
Résultat d’exploitation
+ Produits financiers
– Charges financières (intérêts sur emprunts)
= Résultat courant avant Impôt
Le résultat net
Le résultat courant et le résultat net sont généralement similaires en boulangerie. Pour cette raison, les statistiques éditées par la profession donnent un chiffre unique pour les deux résultats.
Résultat courant avant impôt
+ Produits exceptionnels
- Charges exceptionnelles
= Résultat Net
La Capacité d’autofinancement (CAF)
Pour mesurer la capacité de financement de votre entreprise, vous pouvez déterminer votre capacité d’autofinancement (CAF) annuelle.
Elle représente votre capacité à financer en fonds propres :
- La rémunération de vos associés ou de l’exploitant.
- Le renouvellement et l’accroissement de vos investissements.
- Le remboursement du capital de vos emprunts contractés (hors intérêts).
Elle vous permet ainsi d’évaluer votre indépendance financière pour gérer le développement de votre entreprise. Votre banquier regarde cet indicateur.
Exemple des SIG (Soldes Intermédiaires de Gestion) 2011 et 2010 –
« Boulangerie-pâtisserie Dupain »
Commentaire : Une baisse sensible du CA en 2011 (-17 %) va affecter les autres soldes. La marge brute s’améliore avec une baisse des achats consommés. L’EBE a baissé à cause des charges de personnel. Le matériel semble encore bon (dotations aux amortissements et poste entretien faibles). La CAF de la boulangerie-pâtisserie Dupain est bonne (46 493 € en 2011 et 64 324 € en 2010). Elle a baissé significativement (- 17 831 €) à cause de la baisse du CA.
M. Dupain doit s’interroger sur les raisons de cette situation :
Pourquoi son chiffre d’affaires diminue ? Sa gamme de produits est-elle inadaptée à sa clientèle ?
Est-ce dû à une concurrence accrue ? Sa politique de prix est-elle inadaptée à son marché ?
Moyennes nationales SIG 2011 dans le Web+ www.inbp.com / Rubrique «A lire»
Le Seuil de Rentabilité
Le seuil de rentabilité correspond au montant de chiffre d’affaires (CA) minimum que vous devez réaliser pour couvrir vos charges et dégager un bénéfice.
La variabilité des charges
Avant de pouvoir déterminer le SR, vous devez étudier les charges de votre compte de résultat en identifiant les 3 catégories suivantes :
- Charges variables
- Charges semis-variables
- Charges fixes
Les charges variables (CV)
Cette catégorie comprend toutes les charges de votre compte de résultat qui varient en fonction de l’activité de votre boulangerie (votre CA). Vous pouvez y ranger les charges suivantes :
- Matières premières et marchandises,
- Main‑d’œuvre intérimaire,
- Consommations d’énergie,
- Heures supplémentaires rémunérées de vos salariés (…).
Les charges fixes (CF) ou de structures
Cette catégorie comprend toutes les charges de votre compte de résultat qui ne varient pas en fonction de l’activité de votre boulangerie. Quel que soit le niveau de votre CA, le montant de votre loyer sera toujours le même. Les abonnements EDF, GDF, France Telecom (…) en sont un autre exemple.
Les Charges fixes augmentent par pallier successif correspondant à des investissements ou des embauches supplémentaires pour faire face à un accroissement durable du CA.
Les charges semi-variables
Cette catégorie comprend toutes les charges de votre compte de résultat qui varient partiellement en fonction de l’activité de votre boulangerie. Par exemple, la facture de téléphone dont l’abonnement est fixe et les communications variables.
Le Seuil de Rentabilité comme outil de prévision
Le Seuil de Rentabilité peut être calculé :
- à posteriori : sur le compte de résultat de l’exercice réalisé.
- à priori : sur le compte de résultat de l’exercice à venir.
Néanmoins, votre comptable calcule généralement le SR a priori afin de vous informer sur le montant de CA à réaliser pour couvrir vos Charges Fixes prévisionnelles.
Le Seuil de Rentabilité trouve tout son sens dans une logique de gestion prévisionnelle de votre entreprise.
Le SR peut être exprimé en jour de CA afin de savoir à quelle date il est atteint. Il est appelé «point mort».
Généralement, votre SR global est le suivant, en fonction de votre CA :
Chiffre d’Affaire | Point mort (en CA) |
0 à 150 K€ 150 K€ à 250 K€ 250 K€ à 400 K€ 400 K€ à 700 K€ |
266 jours 273 jours 280 jours 294 jours |
Document INBP |
Commentaire : On constate que plus le CA est élevé, plus le point mort est long à obtenir. Une affaire réalisant un CA de 150 K€ obtient en moyenne son point mort un mois avant une entreprise au CA de 700 K€. Ceci s’explique par le montant de charges plus important supporté par les entreprises réalisant le plus de CA.
Le Bilan : Simulation patrimoniale
Pour créer une boulangerie, vous avez besoin de matériels et de locaux pour réaliser votre activité. Pour les financer, vous disposez d’argent ou de biens matériels personnels, de fonds mis à votre disposition par le banquier et de matières et marchandises livrées par les fournisseurs mais pas encore payées.
Le bilan reprend cette logique en listant dans sa colonne de gauche tous les besoins générés par votre entreprise et dans celle de droite toutes les ressources mises à disposition par le boulanger, les banquiers, les fournisseurs et les autres partenaires.
Colonne des besoins : ACTIF
Colonne des ressources : PASSIF
ACTIF | PASSIF |
Ce que je possède |
Ce que je dois |
Contenu du bilan : À l’actif
Il est constitué de 2 rubriques :
- L’actif immobilisé liste tous les biens matériels ou immatériels possédés durablement (à plus d’un an) par votre boulangerie.
- L’actif circulant indique tous les autres biens et droits possédés par celle-ci.
L’actif immobilisé
Lorsque vous souhaitez connaître exactement ce que votre affaire possède, il vous suffit de consulter votre dernier bilan à la rubrique «Actif immobilisé».
Elle vous renseigne sur la valeur actualisée de vos matériels et vos droits possédés par la boulangerie.
Les informations de cette rubrique sont classées dans 3 catégories :
- Les immobilisations incorporelles sont constituées des biens immatériels comme le fonds de commerce, le droit au bail, les brevets et licences (…).
- Les immobilisations corporelles comprennent des biens matériels comme les locaux, le matériel de production, commercial et de transport (…).
- Les immobilisations financières regroupent les sommes d’argent possédées par l’entreprise mais non disponibles car immobilisées sous forme :
- de caution versée à un bailleur, d’action ou obligation achetée en bourse,
- de prêt accordé à un salarié (…).
L’actif circulant
L’actif circulant vous renseigne sur l’état de vos stocks, de l’argent dû par vos clients et de vos liquidités (appelées disponibilités) présentes sur vos comptes bancaires et dans votre caisse.
Cette rubrique concerne l’ensemble des emplois liés au cycle d’exploitation destinés à être transformé rapidement et à rester moins d’un an dans la boulangerie-pâtisserie (ex. : stocks et créances).
Contenu du bilan : Au passif
Il est constitué également de 2 rubriques :
- Les capitaux propres indiquent l’ensemble des ressources internes à l’entreprise
- Les dettes indiquent toutes les ressources externes à l’entreprise.
Les capitaux propres
On retrouve dans cette rubrique les éléments suivants :
- Le capital constitué de vos apports et ceux de vos associés. Il est destiné à rester durablement dans l’entreprise.
- Le résultat de l’entreprise. Il correspond aux profits que votre boulangerie a dégagé sur l’exercice comptable. Il est calculé dans votre compte de résultat.
- Les prélèvements de l’exploitant correspondent à la part du résultat net que vous prélevez pour vous rémunérer. Ce poste concerne exclusivement les entreprises individuelles.
Les dettes
En dehors de vos capitaux propres, vous financez votre activité grâce à des ressources extérieures mises temporairement à votre disposition. Parmi elles :
- Vos emprunts accordés par les banquiers afin de financer vos investissements.
- Vos crédits accordés par vos fournisseurs (meuniers, équipementiers…) vous permettant d’être livré tout en disposant d’un délai pour payer (variable en fonction de vos relations avec vos fournisseurs).
- Vos autres de dettes accordées par des tiers comme l’État, les organismes sociaux (URSSAF, ARGIC…) auxquels vous devez de l’argent comme la TVA à payer, les cotisations sociales.
Analyse du bilan
La connaissance des postes du bilan ne vous suffit pas pour analyser correctement votre bilan.
Vous devez comprendre la logique de ce document qui met en évidence 2 cycles existant dans la boulangerie :
- Le cycle d’investissement et de financement
- Le cycle d’exploitation
Le cycle d’investissement et de financement
Il se caractérise par les 2 notions suivantes :
- Les ressources stables (capitaux permanents) comprennent les capitaux propres et les emprunts à plus d’un an. Ils représentent les ressources à plus d’un an, disponibles dans votre boulangerie pour financer ses besoins à long terme.
- Les emplois stables correspondent à l’actif immobilisé. Ils représentent vos besoins à long terme qui doivent être financés par vos ressources durables.
Un des principes fondamentaux en gestion de trésorerie impose que les capitaux permanents couvrent les emplois stables. Il résulte de ce principe la formule suivante :
Fonds de Roulement (FR) = Capitaux permanents – Emplois stables
—————————————
Cette différence appelée «Fonds de roulement’’ (FR)» correspond à la part des ressources durables qui n’a pas été absorbée par les emplois stables.
-Si FR > 0 : Il reste des capitaux permanents pour financer vos besoins liés à l’exploitation.
Cette situation est celle qui doit prévaloir dans votre boulangerie car elle signifie que votre cycle d’investissement est équilibré.
Si FR < 0 : Il n’y a pas de capitaux permanents pour financer vos emplois stables. Cette situation n’est pas recommandable car elle sous-entend que vous devez financer vos besoins d’exploitation par un crédit de trésorerie auprès de votre banque. Le cycle d’investissement est alors déséquilibré. Cette situation est coûteuse financièrement du fait du surplus d’intérêt.
Le cycle d’exploitation
Le cycle d’exploitation englobe tous vos emplois (stock, créances, compte bancaire et caisse) et toutes vos ressources (dettes auprès des fournisseurs, de l’État, des organismes sociaux et des salariés) liés à l’exploitation de l’activité de votre boulangerie.
Ce cycle permet de mettre en évidence un autre principe fondamental de gestion de trésorerie qui consiste à ce que vos stocks et vos créances soient financés principalement par vos crédits fournisseurs. Ainsi, idéalement vous devez veiller à ce que vos stocks et vos créances (besoins d’exploitation) soient d’abord financés par votre crédit obtenu auprès de vos fournisseurs.
Il résulte de ce principe la formule suivante :
Besoin en Fonds de Roulement (BFR) = Actifs circulants – Dettes circulantes
—————————————
Si BFR > 0 : Une partie de l’actif circulant reste à financer par le FR.
Si BFR < 0 : Les dettes circulantes sont supérieures à l’actif circulant. Il y a un dégagement de fonds de roulement disponible pour financer les besoins de l’entreprise. Cette situation, souvent rencontrée en boulangerie, est très favorable en termes de trésorerie.
La trésorerie
Elle résulte des 2 cycles vus précédemment :
Trésorerie (T) = FR – BFR
—————————————
Si T > 0 : les cycles sont équilibrés avec le FR qui finance le BFR.
Si T < 0 : Les cycles sont déséquilibrés avec le FR qui ne finance pas le BFR. Dans cette situation, l’entreprise doit emprunter auprès de sa banque des fonds pour gérer sa trésorerie soit sous forme de découvert soit sous forme de crédit de trésorerie. Cette situation est coûteuse en intérêts bancaires. Elle doit être évitée à tout prix.
Exemple de calcul des FR, BFR et de la trésorerie – Boulangerie-pâtisserie Dupa
Commentaires
La situation financière de la boulangerie- pâtisserie Dupain est bonne (+116 159 €) malgré une baisse de ses liquidités (-10 283 €) liées à la situation du CA.
La variation du BFR (négatif car dégagement de trésorerie) illustre cette situation en ayant diminué fortement
(-19 276 €). Elle s’explique aussi par une augmentation des stocks (31 %) et des créances clients (137 %).
Le FR baisse mécaniquement avec la diminution du bénéfice par rapport à 2011.
Le Tableau de Bord
On compare souvent le tableau de bord d’une entreprise à celui d’une voiture. Pour conduire, vous avez besoin d’un nombre réduit d’indicateurs (compteur de vitesse, compteur moteur, niveau d’huile…).
Cette comparaison est pertinente car votre attention doit être portée sur la conduite et non sur le déchiffrage du tableau de bord de votre véhicule. Pour votre entreprise, vous êtes dans la même situation. Vous n’avez pas le temps d’étudier des tableaux compliqués. Vous avez besoin d’informations utiles pour gérer votre entreprise au quotidien et prendre les décisions adéquates.
Le tableau de Bord Unique
Vous pouvez axer vos tableaux de bord sur 3 volets : financier, social et commercial.
Vous pouvez également préférer un tableau de bord unique qui reprend les volets cités précédemment.
Les coefficients multiplicateurs de vente
Votre secteur, comme beaucoup d’autres dans l’artisanat, n’a pas de démarche de contrôle de gestion avec le calcul précis des coûts de revient et des prix de vente.
Cette démarche est réservée aux entreprises industrielles ou de service ayant plus de 50 salariés et des process de production complexes.
Les artisans boulangers pâtissiers établissent donc leurs prix grâce à des coefficients multiplicateurs de vente qui leur permettent à partir du coût «matières premières» d’en déduire le prix de vente TTC.
Comment les calculer ?
À l’aide de votre dernier compte de résultat, vous pouvez définir vos coefficients multiplicateurs de vente moyens par activité HT appliqués durant l’exercice précédent.
Les formules :
Coefficient PVHT = Chiffre d’affaires HT boulangerie ou Pâtisserie/Achats consommés de MP boulangerie ou Pâtisserie.
En 2011, les coefficients multiplicateurs moyens pour la profession étaient de :
- 4,8 pour l’activité boulangerie
- 3,71 pour l’activité pâtisserie
- 1,67 pour l’activité revente
Ceci signifie que pour 1 € de matières premières engagé, le prix de vente sera égal à 1 € x 4,8 = 4,80 €.
Actuellement, les coefficients restent relativement stables même si nous constatons une lente érosion du fait de l’augmentation générale continue des charges.
Évolution des Indicateurs de Gestion / 10 ans
Bilan 2012 / Secteur de la boulangerie-pâtisserie.
Le chiffre d’affaires
(Quantités vendues / prix pratiqués) Le chiffre d’affaires par personne augmente d’environ 27 % sur les dix dernières années en passant de 50 K€ à 63,5 K€. En euros constants, cette évolution correspond à une inflation supérieure à 2%. L’effectif moyen d’une boulangerie reste sensiblement stable. (En 2003, 4,1 salariés et en 2012, 3,9 salariés).
La marge brute
Le taux moyen de marge brute ressort à 70,80 % du CA HT sur 2012, il s’établissait à 72,20 % du CA HT sur 2003. Il s’ensuit une perte de 1,4 pt. Un point de «décrochage» est à relever sur l’année 2008 résultant des fortes augmentations de matières premières sur cette seule année. Depuis 2008, ce taux de marge brute reste sensiblement identique.
La valeur ajoutée
Le taux moyen de Valeur Ajoutée ressort à 52,70% du CA HT sur 2012, il s’établissait à 56,20 % du CA HT sur 2003. Il s’ensuit une perte de 3,5 pts. En neutralisant la baisse de marge brute mentionnée préalablement (-1,4 point), la baisse de Valeur Ajoutée imputable aux Autres Achats et Charges Externes ressort à 2,1 points. La baisse de la Valeur Ajoutée, exprimée en % du CA HT, est constante depuis 2005.
L’excédent brut d’exploitation (EBE)
Le taux moyen d’EBE ressort à 16,90 % du CA HT sur 2012, il s’établissait à 23,10 % du CA HT sur 2003. Il s’ensuit une perte de 6,2 pts. En neutralisant la baisse de Valeur Ajoutée mentionnée préalablement (-3,5 pts), la baisse d’EBE est imputable aux seules charges de personnel et se répartit comme suit :
- 1,8 pt pour les charges de personnel qui passent de 26 % du CA HT en 2003 à 27,80 % du CA HT en 2012.
- 1 pt pour les cotisations de l’exploitant qui passent de 5,20 % du CA HT en 2003 à 6,2 % du CA HT en 2012.
À noter une baisse de 0,6 point des impôts et taxes qui passent de 2,4 % du CA HT en 2003 à 1,8 % du CA HT en 2012 (Substitution de la CET à la TP).
La baisse d’EBE, exprimée en % du CA HT, est constante depuis 2003.
Les dotations aux amortissements
Baisse des dotations aux amortissements depuis 2003 de 0,8 pt, celles-ci s‘établissaient à 4,9 % du CA HT en 2003 contre 4,1 % du CA HT en 2012.
Ceci signifie que les artisans ne renouvellent pas leur matériel. Ceci entraîne un vieillissement des équipements.
Sur certaines régions, l’EBE a perdu jusqu’à 6,9 pts depuis 2006. Cette évolution n’est pas sans incidence sur les trésoreries de nos entreprises et sur le financement des fonds. (Celui-ci représentait 23,9 % du CA HT en 2006 contre 17 % sur 2012). L’EBE est un indicateur important d’évaluation des fonds de commerce. Il permet en effet de convaincre les éventuels acquéreurs et leurs partenaires financiers que les profits générés par l’affaire sont en rapport avec l’investissement initial et les risques encourus.
L’investissement moyen en boulangerie correspond désormais à 4,25 fois l’EBE contre 3,43 fois l’EBE. en 2002. L’écart se creuse entre l’investissement à réaliser et la rentabilité attendue.
Tableau d’évolution des principaux indicateurs de rentabilité dans le Web+
www.inbp.com / Rubrique «A lire»
Quelques chiffres complémentaires
/ 2010 · 2011 · 2013 Sources : CGA / CGABP (Centres de Gestion Agréés)
90 % du résultat, constitué par le résultat d’exploitation
En moyenne une boulangerie avait les Soldes Intermédiaires suivants :
- Marge brute = 70,80 % du CA HT
- Valeur ajoutée (VA) = 52,50 % du CA HT
- Excédent brut d’exploitation = 16 % du CA HT
90 % de la VA, absorbée par la rémunération du travail
- Recette au quintal = 347 €
- Rémunération des prêteurs = + de 2,5 % de la VA
- Rémunération de l’investissement = + 7 % de la VA
- Dettes = 18 % du total du bilan
Ratios d’activité moyens
- Crédit client à 3 jours de CA TTC
- Crédit fournisseur à 48 jours d’achats TTC
- Durée stockage à 25 jours
- Coefficients multiplicateurs moyens
- Boulangerie = 4,80
- Pâtisserie = 3,71
- Revente = 1,67
Récapitulatif des sigles utilisés
- BFR Besoin en Fonds de Roulement
- CA Chiffre d’Affaires
- CAF Capacité d’autofinancement
- CF Charges Fixes
- CR Compte de Résultat
- CV Charges Variables
- EBE Excédent Brut d’Exploitation
- FR Fonds de Roulement
- HT Hors Taxes
- MB Marge Brute
- MSCV Marge Sur Coût Variable
- PV Prix de Vente HT
- SIG Soldes Intermédiaires de Gestion
- SR Seuil de Rentabilité
- T Trésorerie
- TTC Toutes Taxes Comprises
- VA Valeur Ajoutée
Extrait « Nouvelles de la Boulangerie Pâtisserie »
« Supplément Technique INBP »
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