Le Blé His­toire et Culture

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His­to­rique du blé

Evo­lu­tion  _ 
Au Moyen âge _ Expor­ta­tions de blé
Actuel­le­ment

Les avan­cées tech­no­lo­giques dans les méthodes de culture
Varié­tés cultivées
Diver­si­té varié­tale et renouvellement
Varié­tés Recom­man­dées par la Meunerie

Le sto­ckage et la conser­va­tion du blé
Le clas­se­ment natio­nal (VRM) et inter­na­tio­nal des blés
Les conta­mi­nants

 His­to­rique du blé

Il y a 10 000 ans, au début du réchauf­fe­ment cli­ma­tique de l’Ho­lo­cène, des blés proches de ceux que nous culti­vons aujourd’­hui pous­saient sur de vastes sur­faces au Moyen-Orient et bien­tôt en Égypte (envi­ron 5000 ans avant J.-C.).

Leur ancêtre est l’é­gi­lope, grande céréale à un rang de grains, par­ti­cu­liè­re­ment rus­tique mais peu pro­duc­tive ; elle se ren­contre encore au Moyen-Orient. Le blé est quant à lui une plante aux carac­té­ris­tiques géné­tiques extra­or­di­naires qui indique un long tra­vail de sélec­tion de la part des agriculteurs.

Une varié­té ancienne recons­ti­tuée en labo­ra­toire a ser­vi à régé­né­rer de nom­breuses varié­tés qui avaient per­du beau­coup de leur rus­ti­ci­té au gré des sélec­tions visant l’accroissement de la productivité.

Par­mi les dizaines de mil­liers de formes de blés culti­vés (au moins 30 000), qui four­nissent la plu­part des blés culti­vés tendres (fro­ment), aux grains riches en ami­don, des­cendent de cet ancêtre.

Les autres pro­viennent du stade pré­cé­dent, qui sont les blés durs, aux épis denses et aux graines riches en gluten.

On ne sait pas exac­te­ment com­ment la sélec­tion a com­men­cé à se faire à la char­nière du Méso­li­thique- Néo­li­thique. Il est pos­sible que des épis inha­bi­tuel­le­ment gros soient spon­ta­né­ment appa­rus après des acci­dents de fécon­da­tion de l’an­cêtre du blé et que, par croi­se­ment, des blés de plus en plus pro­duc­tifs aient été sélectionnés.

C’est au Moyen-Orient, dans la région du Crois­sant fer­tile qu’a com­men­cé, il y a quelques 10.000 ans, la culture du blé. L’homme cultive les pre­mières céréales issues de croi­se­ments spon­ta­nés entre gra­mi­nées sau­vages, par­mi les­quelles l’engrain (Tri­ti­cum mono­coc­cum) et l’amidonnier (Tri­ti­cum tur­gi­dum dicoccum).

Un nou­veau croi­se­ment spon­ta­né entre l’amidonnier et une gra­mi­née sau­vage, « Aegi­lops squar­ro­sa », donne le jour à une nou­velle espèce, à l’origine du blé tendre, « Tri­ti­cum aes­ti­vum ». Paral­lè­le­ment, l’amidonnier don­ne­ra le blé dur, « Tri­ti­cum durum ». En sélec­tion­nant les plantes res­se­mées, au fur et à mesure, l’homme les domes­tique, fixant un cer­tain nombre de caractères.

Les deux carac­té­ris­tiques qui dif­fé­ren­cient dès le départ les blés culti­vés des blés sau­vages sont des grains de plus grosse taille (et qui germent mieux) et des épis dont les grains ne tombent pas au sol lorsqu’ils sont mûrs (il faut les battre pour sépa­rer le grain de la tige).

(Source docu­men­taire INBP)

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 Evolution :

Les pre­mières cultures furent à l’o­ri­gine de bou­le­ver­se­ments majeurs pour les socié­tés humaines avec la néo­li­thi­sa­tion. En effet, l’homme sachant pro­duire sa propre nour­ri­ture, sa sur­vie deve­nait moins dépen­dante de son envi­ron­ne­ment. L’a­gri­cul­ture marque aus­si le début du com­merce et de la sédentarisation.

Dans un pre­mier temps, le blé semble avoir été consom­mé cru puis, grillé ou cuit sous forme de bouillie puis de galettes sèches éla­bo­rées à par­tir des grains sim­ple­ment broyés entre deux pierres.

Le blé s’im­pose par la suite comme l’a­li­ment essen­tiel de la civi­li­sa­tion occi­den­tale sous forme d’a­li­ments variés : pain, semoule, pâtes, biscuits …

La culture du blé est beau­coup moins dif­fi­cile que celle du riz : elle ne demande ni amé­na­ge­ment spé­ci­fique du champ ni un lourd tra­vail d’en­tre­tien. Entre la période des labours-semis et celle de la mois­son, les tra­vaux sont plu­tôt réduits. Après la récolte, le blé, à la dif­fé­rence du riz, ne demande pas d’o­pé­ra­tion par­ti­cu­lière comme le décor­ti­cage. Les régions agri­coles repo­sant for­te­ment sur la culture du blé comptent moins de tra­vailleurs que les régions du maïs et du riz.

La culture du blé s’est impo­sée en rai­son de cette faci­li­té de culture mais aus­si parce que l’es­sen­tiel des pro­grès agri­coles a été expé­ri­men­té sur lui. Les ins­tru­ments ara­toires simples ont été rem­pla­cés par du maté­riel de plus en plus perfectionné :

  • le bâton à fouir néo­li­thique : pieu qu’on enfonce dans le sol pour l’ameublir ;
  • la houe, d’a­bord en tête de pierre puis de métal ;
  • l’a­raire, tiré tout d’a­bord par l’homme ou la femme puis par les ani­maux de trait, ameu­blis­sait la terre avant le semis fait à la main ; la char­rue retourne la terre et néces­site une trac­tion animale ;
  • la fau­cille uti­li­sée il y a quelque 12 000 ans dans le Crois­sant fer­tile per­met­tait de cou­per le blé mûr à la main
  • des machines à récol­ter sont appa­rues chez les Celtes en Gaule.

L’Em­pire romain en perd l’u­sage, elles sont redé­cou­vertes puis encore per­dues au haut Moyen Âge ;

  • la faux est ensuite appa­rue à la fin du Moyen Âge ;
  • le bat­tage, effec­tué tout d’a­bord au fléau ou à la planche à dépiquer ;
  • le van, usten­sile qui per­met de sépa­rer la balle du grain par l’u­ti­li­sa­tion du vent, qui devint plus tard le tarare par l’u­ti­li­sa­tion d’un cou­rant d’air forcé

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 Au moyen âge

Au moyen âge, les fer­miers des cam­pagnes à blé euro­péennes uti­li­saient la char­rue à roue et le che­val. Les pays à seigle en res­taient à l’a­raire et aux bovins. Le semoir méca­nique et la mois­son­neuse-bat­teuse ont été mis au point dans les régions à blé d’Eu­rope et d’A­mé­rique du Nord.

Le blé est éga­le­ment le pre­mier à béné­fi­cier de l’u­sage des amen­de­ments (comme dans l’Est de la France) et des engrais chi­miques. Pen­dant plu­sieurs mil­lé­naires, le blé n’est culti­vé qu’en faibles quan­ti­tés et avec de très bas rendements.

Au cours du XXe siècle, les pro­grès de la tech­no­lo­gie per­mettent d’aug­men­ter for­mi­da­ble­ment la pro­duc­tion céréalière.

Le blé est intro­duit au Nou­veau Monde par Juan Gar­ri­do, com­pa­gnon afri­cain d’Her­nan Cortes, qui en ayant trou­vé trois graines dans un sac de riz les plante en 1523 dans sa pro­prié­té de Coyoacán à proxi­mi­té de Mexicó.

À par­tir de la seconde moi­tié du XIXe siècle, l’a­gri­cul­ture s’est méca­ni­sée et ratio­na­li­sée. Les machines agri­coles, tirées au départ par des che­vaux puis par des machines à vapeur et enfin, par des engins à moteur, se sont mul­ti­pliées en par­ti­cu­lier dans les pays développés.

Depuis 1950, les récoltes de blé s’ef­fec­tuent avec des mois­son­neuses-bat­teuses qui coupent et battent les céréales en une seule opé­ra­tion. De même, des engins agri­coles spé­cia­li­sés existent pour le labour et les semis.

La culture moderne du blé est long­temps res­tée confi­née au bas­sin médi­ter­ra­néen et à l’Eu­rope. En Europe, à la fin du XIXe siècle, la culture du blé com­mence à recu­ler, en rai­son de la géné­ra­li­sa­tion de l’é­co­no­mie urbaine, du déve­lop­pe­ment des moyens de trans­port et les moindres coûts de pro­duc­tion en outre-mer. Cepen­dant elle reprend son essor au cours du XXe siècle grâce aux pro­grès de la méca­ni­sa­tion, à la sélec­tion de nou­velles varié­tés de blé plus pro­duc­trices et au déve­lop­pe­ment de l’u­sage de fer­ti­li­sants. Le blé est, au début du XXIe siècle, une des céréales les plus ren­tables à l’in­té­rieur du sys­tème des prix européens.

L’Eu­rope impor­tait plus d’une dizaine de mil­lions de tonnes de blé au moment de la guerre. Depuis, elle est deve­nue expor­ta­trice. L’ex­cé­dent final euro­péen attei­gnait près de 17 mil­lions de tonnes en 1990.

 Expor­ta­tions de blé

Quels sont les pays qui ali­mentent le monde? Lien

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 Actuellement

Aujourd’hui, alors que la diver­si­té géné­tique des blés a été quelque peu éro­dée au gré des pro­ces­sus de domes­ti­ca­tion et de sélec­tion, il convient de décrire et valo­ri­ser la diver­si­té géné­tique des Blés pour mieux la pré­ser­ver et per­mettre son renou­vel­le­ment en lien avec les pra­tiques agri­coles et les chan­ge­ments glo­baux. De l’Etoile de Choi­sy, issu des pre­miers tra­vaux de sélec­tion varié­tale de l’Inra au déchif­frage de la séquence de son génome, sur fond de pra­tiques agri­coles, les cher­cheurs de l’Inra n’ont ces­sé de s’intéresser au blé dans la pers­pec­tive de répondre aux enjeux d’une pro­duc­tion durable et de qualité.

Le blé en chiffres

Plus de 350 varié­tés dif­fé­rentes de blé sont aujourd’hui culti­vées en France. Il y a d’abord le blé tendre soit plus de 300 varié­tés. Davan­tage pro­duit dans les hautes lati­tudes, il sert à fabri­quer le pain, les bis­cuits, ou les vien­noi­se­ries. Il y a ensuite le blé dur soit près de 50 varié­tés. Sur­tout culti­vé dans les zones chaudes et sèches, il est uti­li­sé pour pro­duire les pâtes ali­men­taires et les semoules.

Le blé (Tri­ti­cum aes­ti­vum) est la culture la plus culti­vée sur Terre, repré­sen­tant envi­ron un cin­quième des calo­ries totales consom­mées par l’homme. Par consé­quent, les ren­de­ments et la pro­duc­tion de blé affectent l’é­co­no­mie mon­diale et les mau­vaises récoltes peuvent entraî­ner des troubles sociaux. Les sélec­tion­neurs s’ef­forcent conti­nuel­le­ment de déve­lop­per des varié­tés amé­lio­rées en affi­nant les para­mètres géné­ti­que­ment com­plexes de ren­de­ment et de qua­li­té de l’u­ti­li­sa­tion finale tout en main­te­nant des ren­de­ments stables et en adap­tant la culture aux stress bio­tiques et abio­tiques spé­ci­fiques à chaque région.

Il a fal­lu treize années d’un tra­vail de longue haleine et une équipe de 200 scien­ti­fiques du centre de recherche de Rotham­sted (Royaume-Uni) pour réus­sir à séquen­cer entiè­re­ment le génome du blé tendre, avec un accès com­plet à la séquence ordon­née des 21 chro­mo­somes du blé.

Un génome 40 fois plus impor­tant que celui du riz et 5 fois plus volu­mi­neux que le génome humain, le blé com­porte 107 891 gènes au total qui concourent à la consti­tu­tion de la plante.
Les blés tendres, ce sont trois génomes (deux issus de l’amidonnier et un de l’Aegilops) et trois fois sept paires de chro­mo­somes. Le blé dur, deux génomes issus de l’amidonnier et deux fois sept paires de chromosomes.

(Source dos­sier envi­ron­ne­ment de l’INRA, Wiki­pé­dia, AGPB (Asso­cia­tion Géné­rale des Pro­duc­teurs de Blé) 

Génome du blé tendre : 

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 Les avan­cées tech­no­lo­giques dans les méthodes de culture (recherche varié­tale, satellite) 

Le pro­grès géné­tique se pour­suit. Même s’il n’est pas per­çu par les agri­cul­teurs au tra­vers du ren­de­ment, tous les autres carac­tères conti­nuent d’être amé­lio­rés. Les varié­tés sont de plus en plus pré­coces à l’épiaison ce qui génère des cycles plus courts limi­tant les risques d’échaudage et de défi­cit hydrique. La taille des plantes est de plus en plus petite. Le rap­port grain/paille en est amé­lio­ré et la pro­duc­tion de bio­masse est davan­tage orien­tée vers le grain.
La tolé­rance aux mala­dies est constante. Le poten­tiel de ren­de­ment des nou­velles varié­tés a ain­si pro­gres­sé dans le même temps, com­blant tout juste en moyenne l’effet des contraintes cli­ma­tiques. La moyenne de toutes les varié­tés tes­tées en région Nord-Picar­die (quelle que soit leur valeur d’utilisation) a aug­men­té de 0,83 quin­tal par hec­tare et par an entre 1984 et 2011.
L’efficience de l’azote est bien meilleure pour les varié­tés actuelles. A même dose d’azote, les varié­tés récentes pro­curent un meilleur ren­de­ment que les anciennes. La remarque est la même vis-à-vis des mala­dies. Sans pro­tec­tion fon­gi­cide, les varié­tés récentes sont plus pro­duc­tives que celles culti­vées autrefois.
Concer­nant la conduite de la culture en bas niveau d’intrants (- 40 % en den­si­té de semis, – 30 % d’azote et pro­tec­tion fon­gi­cide déclen­chée sur les varié­tés assez tolé­rantes), on ne constate pas de dif­fé­rence signi­fi­ca­tive dans le clas­se­ment des varié­tés. En outre, le pro­grès est éga­le­ment mani­feste sur les cri­tères de qua­li­té puisque les BAU et les BP ont lar­ge­ment lais­sé la place aux BPS.

BAF : Blé Amé­lio­rant de Force
BPS : Blé Pani­fiable Supérieur
BP : Blé pani­fiable (ancien BPC : Blé Pani­fiable Courant
BAU : Blé pour Autres Usages

OGM Orga­nisme Géné­ti­que­ment Modifié :

A la suite de la décou­verte d’un blé trans­gé­nique dans un champ aux Etats-Unis, la Com­mis­sion euro­péenne a appe­lé les Etats membres à pro­cé­der à des contrôles sur les impor­ta­tions de blé tendre blanc amé­ri­cain, rap­pe­lant qu’au­cun blé géné­ti­que­ment modi­fié n’é­tait auto­ri­sé à la vente ou à la culture dans le monde.
(10 jours après la décou­verte d’une varié­té de blé géné­ti­que­ment modi­fié non auto­ri­sé en Ore­gon, 80 000 agri­cul­teurs avaient signé une péti­tion deman­dant l’ar­rêt immé­diat de tests aux champs pour toutes les cultures trans­gé­niques aux États-Unis. C’est là alors que l’on apprend que la com­pa­gnie Mon­san­to a entre­pris depuis 2011 des essais sur une autre varié­té de blé au Dako­ta du Nord. La péti­tion a été mise en ligne par Green­peace USA afin de mettre fin à tous les tests en champs, d’or­ga­nismes géné­ti­que­ment modi­fiés (OGM).

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 Varié­tés cultivées

Les sur­faces en blé tendre des­ti­nées à la pani­fi­ca­tion dominent et particulièrement :

  • les blés pani­fiables supé­rieurs et les blés amé­lio­rants (BPS et BAF) qui couvrent 69 % des surfaces ;
  • les blés pani­fiables cou­rants (BP) sont stables à 23% de la sur­face natio­nale avec en par­ti­cu­lier Alti­go et Expert dans les dix pre­mières variétés.
  • Les blés pour autres usages, (BAU) c’est-à-dire les blés four­ra­gers et les blés bis­cui­tiers, repré­sentent 8 % des emblavements.

Les varié­tés recom­man­dées par la meu­ne­rie pour la pani­fi­ca­tion ou pour l’amélioration des farines ou pour la bis­cui­te­rie couvrent 34 % des sur­faces natio­nales ; à ceci s’ajoutent 12 % de sur­faces natio­nales cou­vertes par des varié­tés qui peuvent être uti­li­sées en mélange par la meu­ne­rie ou la bis­cui­te­rie ; 10 % des sur­faces sont cou­vertes par des varié­tés en obser­va­tion par la meunerie.

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 Diver­si­té varié­tale et renouvellement

Les dix varié­tés les plus semées couvrent envi­ron 43 % des sur­faces en 2013 au lieu de 45 % en 2012 : cette ten­dance à la diver­si­fi­ca­tion varié­tale semble ain­si se confir­mer entre 2012 et 2013. Les varié­tés récentes comme Arez­zo (2008) et sur­tout Paki­to (2011) connaissent une bonne pro­gres­sion. De même Expert, varié­té de 2008, se place dans le top cinq.

Les dix pre­mières variétés : 

Varié­tés Année d’inscription Classe tech­no­lo­gique Arvalis % des sur­faces nationales Sur­faces cumulées
Apache 1998 BPS 8,0% 8,0%
Arez­zo 2008 BPS 7,9% 15,9%
Alti­go 2007 BP 6,3% 22,2%
Paki­to 2011 BPS 3,6% 25,8%
Expert 2008 BP 3,6% 29,4%
Ber­mude 2007 BPS 3,0% 32,4%
Alixan 2005 BPS 2,9% 35,3%
Bore­gar 2008 BPS 2,8% 38,1%
Sole­hio 2009 BPS 2,5% 40,6%
Barok 2009 BAU 2,3% 43,0%
Autres varié­tés     57% 100%
Source : Fran­ceA­gri­Mer (Sta­tis­tique 2012)

 

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 Varié­tés Recom­man­dées par la Meunerie 

Les dix pre­mières varié­tés sont des blés pani­fiables et par­mi celles-ci sept sont des blés pani­fiables supé­rieurs ; quatre des dix pre­mières varié­tés sont recom­man­dées par la meu­ne­rie (VRM), c’est-à-dire uti­li­sables comme varié­tés pures et trois sont clas­sées blés pani­fiables pour la meu­ne­rie (BPMF), c’est à dire uti­li­sables en mélange. Les varié­tés recom­man­dées par la meu­ne­rie pour la pani­fi­ca­tion ou pour l’amélioration des farines ou pour la bis­cui­te­rie couvrent 34 % des sur­faces natio­nales ; à ceci s’ajoutent 12 % de sur­faces natio­nales cou­vertes par des varié­tés qui peuvent être uti­li­sées en mélange par la meu­ne­rie ou la bis­cui­te­rie ; 10 % des sur­faces sont cou­vertes par des varié­tés en obser­va­tion par la meunerie.

Les dix pre­mières variétés : 

Varié­tés Année d’inscription Avis Meu­ne­rie * Classe tech­no­lo­gique ARVALIS Risque DON** ARVALIS
Apache 1998 VRM BPS 6,5
Arez­zo 2008 VRM BPS 4,5
Alti­go 2007   BP 4
Paki­to 2011 BPMF BPS 5
Expert 2008   BP 3,5
Ber­mude 2007 VRM BPS 3
Alixan 2005 VRM BPS 5,5
Bore­gar 2008 BPMF BPS 3,5
Sole­hio 2009 BPMF BPS 5
Barok 2009   BAU 6
Source : Fran­ceA­gri­Mer / ANMF / ARVALIS 2012  
* VRM = varié­té recom­man­dée par la meunerie.
BPMF = blé pour la meu­ne­rie française
**DON = note de 1 à 9 : 1=très sen­sible – 9=résistant (aux mycotoxines)

Le DON(ou Déoxy­ni­va­lé­nol) = Mycotoxine 

Les semences cer­ti­fiées repré­sentent bien plus que la moi­tié, c’est à dire 57 %, des semis de blé tendre.

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 Le sto­ckage et la conser­va­tion du blé 

Dan­gers asso­ciés à la conser­va­tion des céréales :

Tout grain sto­cké est sus­cep­tible de subir une dégra­da­tion de ses qua­li­tés tech­no­lo­giques, ali­men­taires et sani­taires. Dans ce para­graphe, on uti­li­se­ra le terme de dan­ger pour dési­gner, « tout agent bio­lo­gique, chi­mique ou phy­sique pré­sent dans un ali­ment ou un état de cet ali­ment pou­vant entraî­ner un effet néfaste sur la santé ».
Il s’agira notam­ment de bac­té­ries, de virus, de para­sites, de sub­stances chi­miques, de corps étran­gers. Le dan­ger concerne le consom­ma­teur, avec les consé­quences en termes de san­té publique, mais aus­si le pro­duit, en affec­tant sa valeur économique.

En matière de conser­va­tion des céréales, trois types de dan­gers sont cou­ram­ment identifiés :

  1. Les dan­gers phy­siques cor­res­pon­dant à la pré­sence de corps étrangers
  2. Les dan­gers chi­miques : essen­tiel­le­ment pré­sence de métaux lourds, de rési­dus d’in­sec­ti­cides et les dioxines
  3. Les dan­gers bio­lo­giques : les insectes et aca­riens, les ron­geurs et vola­tiles et/ou leurs traces macro­sco­piques, les moi­sis­sures, les myco­toxines, les salmonelles.

Les insectes engendrent une alté­ra­tion des grains et sont source de souillures et de conta­mi­na­tions : ce sont des vec­teurs de germes. Mal­gré une lutte de plus en plus tech­nique leur éra­di­ca­tion semble impos­sible. Les contrats com­mer­ciaux sti­pulent que tout lot de grain doit être refu­sé si un seul insecte vivant y est repéré.

Prin­cipes généraux

Les prin­ci­paux risques de dégra­da­tion des grains sto­ckés sont essen­tiel­le­ment fonc­tion de l’humidité rela­tive et de la tem­pé­ra­ture de conser­va­tion : la connais­sance de ces deux para­mètres per­met d’apprécier l’aptitude au sto­ckage. Selon leur valeur, on peut déter­mi­ner une durée de conser­va­tion pour chaque espèce en fonc­tion d’un cri­tère de conser­va­tion ou de dété­rio­ra­tion prédéfini.

Le maïs et le sor­gho ont une humi­di­té de récolte qui rend leur séchage obli­ga­toire alors que pour les autres grains cela dépend des condi­tions de récolte.

Lorsque l’humidité du grain est abais­sée au niveau du seuil de sta­bi­li­sa­tion, ce der­nier ne contient plus d’eau libre ; son acti­vi­té res­pi­ra­toire est très faible et il se com­porte presque comme une matière inerte. À ce niveau, une aug­men­ta­tion de l’humidité de 1,5 point mul­ti­plie par deux l’intensité res­pi­ra­toire du grain et la quan­ti­té de cha­leur déga­gée. Aux normes com­mer­ciales, fixées entre 1 à 2 points au-des­sus du seuil de sta­bi­li­sa­tion, une mau­vaise conser­va­tion reste possible.

Les moi­sis­sures ne peuvent se déve­lop­per qu’a­vec une humi­di­té rela­tive de l’air inter­sti­tiel supé­rieur à 65–70 %. Pour être en des­sous de ce seuil avec du grain aux normes d’hu­mi­di­té, il est néces­saire de le refroi­dir en des­sous de 10 °C.

Au-delà de 23 % d’hu­mi­di­té du grain, les moi­sis­sures se déve­loppent même à des tem­pé­ra­tures très basses et au-delà de 16 % cer­taines peuvent encore se déve­lop­per si la tem­pé­ra­ture est supé­rieure à 20 °C. (source Wikipédia).

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 Le clas­se­ment natio­nal (VRM) et inter­na­tio­nal des blés

Les prin­ci­paux cri­tères de choix cités pour une varié­té nou­velle sont les cri­tères agro­no­miques (18,2 %), les ren­de­ments (13,5 %), les conseils (12 %), les essais (10,2 %) et la volon­té de chan­ge­ment (10 %).

Dans les cri­tères agro­no­miques ont été regrou­pés la date de semis, l’adaptation aux condi­tions cli­ma­tiques locales, à la séche­resse, l’adaptation aux sols, la résis­tance à la verse, le pré­cé­dent cultu­ral (blé sur blé ou blé sur maïs), la rus­ti­ci­té ou la pré­ven­tion au vu des dégâts cau­sés par le gibier (blés bar­bus). (Source Arva­lis-Ins­ti­tut du Végé­tal). (VRM : varié­tés recom­man­dées par la meu­ne­rie fran­çaise : sélec­tion res­treinte de varié­tés qui, uti­li­sées pures, sont aptes à pro­duire un pain fran­çais ou un bis­cuit d’excellente qua­li­té. Les VRM concernent les semis de cette année pour les agri­cul­teurs. (BPMF : Blés pour la meu­ne­rie fran­çaise : blés que la meu­ne­rie peut uti­li­ser en mélange pour la pani­fi­ca­tion ou la biscuiterie.).

Varié­tés Recom­man­dées par la Meu­ne­rie (VRM)
Blés Pani­fiables Blés de Force Blés Bis­cui­tiers Blés Bio­lo­giques
AEROBIC ANTONIUS BAGOU AEROBIC
ALIGATOR BOLOGNA CROUSTY CAPO
ALIXAN CH NARA GLASGOW LUKULLUS
APACHE FOREL LEAR NOGAL
APRILIO GALIBIER   PANNONIKUS
AREZZO PIRENEO   PIRENEO
ARLEQUIN RUNAL   RENAN
AUBUSSON SEGOR   SATURNUS
BERMUDE SIALA    
CAPHORN TOGANO    
CEZANNE      
EXELCIOR      
GONCOURT      
HAUSSMANN      
PHARE      
PREMIO      
PREVERT      
SELEKT      
SOISSONS      
SORRIAL      

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 Les contaminants

L’oï­dium du blé


Toutes les céréales peuvent être atta­quées par l’oïdium. Plu­sieurs formes de la mala­die sont cepen­dant spé­ci­fiques à des cultures pré­cises, et ne pro­voquent pas d’infections croisées.
Symp­tômes de l’oï­dium du blé :

Les symp­tômes de l’oïdium peuvent être obser­vés sur les feuilles, les tiges et les épis, mais ce sont les feuilles qui sont les plus sou­vent atta­quées. Géné­ra­le­ment, des pus­tules blanches se déve­loppent, et pro­duisent une masse de spores ayant une appa­rence pou­dreuse. Au fur et à mesure de leur crois­sance, les pus­tules d’oïdium foncent et prennent une cou­leur grise ou brune. À terme, des organes conte­nant des spores noires sont retrou­vés incor­po­rés dans les pus­tules de l’oïdium, géné­ra­le­ment vers la fin de la saison.

La fusa­riose : mala­die du blé:


La mala­die affecte le blé , l’orge , l’avoine, le seigle, le tri­ti­cale et les graminées.
Il existe de nom­breuses espèces du genre Fusa­rium qui affectent les céréales. Ces cham­pi­gnons forment un com­plexe de mala­dies qui infectent les grains, les semis et les plants adultes. Géné­ra­le­ment, l’agent patho­gène trans­mis par les semences, est éga­le­ment inclus dans ce groupe de champignons.
M. nivale est le prin­ci­pal agent patho­gène du groupe ; il pro­voque une fonte des semis, qui entraîne la mort des pousses et un éclair­cis­sage. D’autres espèces causent une série de symp­tômes, notam­ment des lésions brunes à la base des tiges, sou­vent confi­nées à la gaine supé­rieure de la feuille.

(Source dos­sier envi­ron­ne­ment de l’INRA, Wiki­pé­dia, AGPB (Asso­cia­tion Géné­rale des Pro­duc­teurs de Blé) France-Agri­mer ; INBP)

La rouille brune

Les symp­tômes de la rouille brune se mani­festent sou­vent en automne sur les cultures à semis pré­coce, sous la forme de pus­tules de cou­leur orange à brune. Lors des infec­tions de début d’automne, les pus­tules indi­vi­duelles peuvent être confon­dues avec celles de la rouille jaune, de par leur cou­leur orange à brune et leur dia­mètre com­pris entre 0,5 et 1,0 mm envi­ron. Plus tard dans la sai­son, le diag­nos­tic est faci­li­té car les pus­tules brunes tendent à être dis­sé­mi­nées de façon aléa­toire par oppo­si­tion aux symp­tômes de la rouille jaune, qui se pré­sentent davan­tage sous forme de rayures. Les symp­tômes appa­raissent essen­tiel­le­ment sur les feuilles. Lors des attaques sévères, des pus­tules peuvent éga­le­ment être obser­vées sur la tige et les glumes. L’infection des glumes par la rouille brune peut entraî­ner une dimi­nu­tion de poids spé­ci­fique. Lorsque les feuilles entrent en sénes­cence, un « ilot vert » se déve­loppe autour de chaque pus­tule. Il existe d’autres mala­dies comme la rouille noire, la rouille jaune, la rouille couronnée. 

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L’er­got 

L’er­got n’est ni un fruit, ni une graine, ni un grain malade, c’est une sclé­rote, c’est à dire un mycé­lium conden­sé, consti­tuant l’or­gane de vie latente d’un cham­pi­gnon para­site des gra­mi­nées : «Cla­ceps pur­pu­rea»

L’er­got de seigle est plus fré­quent que l’er­got de blé encore que le déve­lop­pe­ment de cette mala­die aug­mente d’année en année aus­si bien sur le blé tendre que sur le blé dur .  Il se ren­contre éga­le­ment sou­vent  sur les gra­mi­nées sau­vages telles que le dac­tyle, le vul­pin, l’i­vraie. On peut dire que ces der­nières plantes consti­tuent les prin­ci­paux pro­pa­ga­teurs de la maladie.

 

L’er­got contient des amines qui lui donnent une odeur nau­séa­bonde. Il contient aus­si des  alca­loïdes dont l’er­go­tine, aux­quels il doit sa toxi­ci­té. Les inci­dents pro­vo­qués par l’er­go­tisme vont de simples effets vaso­cons­tric­teurs (aug­men­ta­tion de la ten­sion arté­rielle, troubles de la loco­mo­tion, et de la vue) jus­qu’à la gan­grène des extré­mi­tés et aux hal­lu­ci­na­tions : c’est «le mal des ardents» bien connu au Moyen Age.

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