La buée est la vapeur d’eau qui est intro­duite dans la chambre de cuis­son par le bou­lan­ger. C’est aus­si la vapeur pro­duite natu­rel­le­ment par l’évaporation d’eau à la sur­face des pâtons.

La pré­sence ou non de vapeur d’eau (buée) dans la chambre de cuis­son, au moment de l’enfournement, a beau­coup d’influence sur la fla­veur de la croûte du pain.

Les pâtons peuvent être cuits sans vapeur d’eau, comme cela était jus­qu’au début du XXe siècle ; époque où l’on confec­tion­nait sur­tout des gros pains.

Sans vapeur d’eau, la croûte prend une teinte brune ter­reux, reste terne et sa sur­face n’est pas unie. On obtient alors ce que l’on appelle « un pain gris ». Au plan de la fla­veur, la saveur de grillé, mélan­gée à une légère amer­tume domine et, mal­gré cela, le goût tout en demeu­rant agréable, paraît un peu plat.

En pré­sence de vapeur d’eau (buée), méthode qui s’est géné­ra­li­sée durant les années 1920, la for­ma­tion et la colo­ra­tion de la croûte sont très dif­fé­rentes. Par suite de la satu­ra­tion de la chambre de cuis­son, la vapeur d’eau, dans les pre­miers ins­tants se condense à la sur­face de la pâte.

Ce phé­no­mène va faci­li­ter le déve­lop­pe­ment du pâton et entraî­ner conjoin­te­ment un léger délayage de l’amidon, lequel pro­voque un gla­çage de la croûte qui la rend plus lisse et lui donne, après colo­ra­tion un aspect brillant et attrayant. La croûte plus fine, au goût noi­sette plus pro­non­cé est plus croustillante.

La buée joue un rôle impor­tant pour la colo­ra­tion et le déve­lop­pe­ment des pains ain­si que la for­ma­tion des grignes.

Rôle de la buée au cours de la cuisson

  • Elle amé­liore l’équilibre ther­mique de la chambre de cuisson,
  • Elle favo­rise le déve­lop­pe­ment des pâtons en retar­dant la for­ma­tion de la croûte,
  • Elle favo­rise la for­ma­tion d’une croûte fine et croustillante,
  • Elle amé­liore la colo­ra­tion de la croûte en retar­dant la cara­mé­li­sa­tion des sucres,
  • Elle aug­mente le gla­çage brillant de la croûte en délayant les sucres avec les pro­téines de surface,
  • Elle favo­rise le déga­ge­ment de la grigne ou coup de lame, (si l’insuffisance de buée occa­sionne le déchi­re­ment du coup de lame ; l’excès fait se recol­ler les incisions)
  • Elle dimi­nue l’évaporation d’eau des pâtons,
  • Elle aug­mente la convec­tion natu­relle au cours de la cuisson.

Expli­ca­tion de l’action :

La pro­jec­tion de buée dans la chambre de cuis­son per­met de créer une atmo­sphère humide et de for­mer une mince pel­li­cule d’eau sur les pâtons ce qui a pour effet de les pro­té­ger de la cha­leur, conser­vant ain­si une pel­li­cule souple à leur sur­face, et ce qui favo­ri­se­ra leur déve­lop­pe­ment maximal.
La sca­ri­fi­ca­tion, a créé un point de fra­gi­li­té, ain­si la conjonc­tion du ramol­lis­se­ment de sur­face et de la pous­sée gazeuse sur ce point vont per­mettre la for­ma­tion des grignes.
L’atmosphère humide, freine l’évaporation d’eau à la sur­face des pâtons, elle assure le délayage des sucres en sur­face et favo­rise ain­si l’obtention d’une colo­ra­tion jaune dorée, un aspect brillant, une croûte fine et croustillante.

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Au fur et à mesure que la cuis­son pro­gresse, la vapeur d’eau déga­gée par les pâtons devient suf­fi­sante pour main­te­nir l’humidité indispensable.

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L’enfournement

L’enfournement

Autre­fois l’enfournement s’effectuait à la pelle. La pro­duc­tion de buée était four­nie par un réci­pient en fonte rem­pli d’eau que l’on dépo­sait dans l’enceinte de cuisson.
Aujourd’hui, l’enfournement s’effectue soit à l’aide d’une pelle, soit le plus sou­vent, au moyen d’un tapis d’enfournement.

L’enfournement au tapis enfourneur

Il faut pré­sen­ter le tapis face à la bouche du four, puis le faire glis­ser sur la sole dans toute sa lon­gueur et de manière rectiligne.
La porte du four s’ouvre sous la pres­sion exer­cée par le tapis.


Un sys­tème de dérou­le­ment du tapis per­met la dépose des pâtons sur la sole quand on le retire.
La porte du four se referme ensuite automatiquement.

L’enfournement à la pelle

Il néces­site l’usage de fleu­rage afin que les pâtons n’adhèrent pas à la pelle.

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